Des revues, pour quoi faire ?

Le pôle éditorial de la MSH Mondes (Nanterre) est heureux de vous inviter à la troisième séance de son cycle « Questions d’édition, questions de société », le 23 mai (14h – 15h30). Ces ateliers trimestriels cherchent à interroger l’édition et la diffusion scientifiques en ouvrant une réflexion plus large sur leurs enjeux sociaux. Ils s’adressent aussi bien aux professionnels de l’édition qu’aux enseignants, chercheurs et doctorants.
Pour la séance « Des revues, pour quoi faire ? », les intervenants seront Valérie Tesnière, directrice d’études, EHESS, et Damien de Blic, maître de conférences en science politique (Cresppa, Paris 8) et directeur des Presses universitaires de Vincennes.

Il est possible d’assister à la rencontre sur place (université Paris Nanterre, bât. Ginouvès, salle du conseil) ou en visio-conférence. Pour vous inscrire, merci d’envoyer un message à l’adresse suivante : david.rochefort@cnrs.fr ; si vous souhaitez suivre la rencontre à distance, nous vous enverrons un lien de connexion.


Présentation de la séance 

Pour cette dernière séance de l’année, seront examinés quelques grands changements qui ont touché les revues scientifiques ces dernières décennies. Sera aussi interrogée la place des revues aujourd’hui dans la diffusion des connaissances afin de proposer quelques pistes de réflexion.

Les pratiques de lecture ont été transformées par la vaste numérisation de l’édition scientifique, encourageant la consultation à l’article et limitant la portée de la revue comme objet complet, élaboré par un collectif. C’est ce que notait Pierre Nora en 2020, au moment d’annoncer l’arrêt du Débat :la consultation à l’article est « la mort programmée de ce qu’a toujours été une revue. Celle-ci consiste dans la réunion périodique d’un ensemble cohérent d’articles dont la proximité compose un sens, et dont la durée impose une ligne intellectuelle. […] La consultation en ligne sort un article de son contexte pour en faire une réalité hors sol. L’intention qui a présidé à sa publication disparaît.» 

A l’inverse, de nouveaux modèles de diffusion des connaissances ont émergé, avec par exemple les publications en archives ouvertes, les épirevues, les data journals, les carnets de recherche, etc. Enfin, en adoptant une publication au fil de l’eau, certaines revues ont également pu s’affranchir de la périodicité.  

Dans ce contexte nouveau pour les revues, plusieurs questions se posent. Quelle est aujourd’hui la place des revues, avec leur longue histoire éditoriale, dans la diffusion de la science ? La revue – comme objet éditorial clos sur lui-même – est-elle encore un lieu d’innovation éditoriale ? En 2018, la revue Tracés notait : « Bien que les canaux alternatifs de diffusion scientifique se développent – sites Internet, blogs ou carnets de recherche, réseaux sociaux ou écritures innovantes s’inspirant du cinéma ou de la bande dessinée –, la revue continue de tenir le haut du pavé académique. » Où en est-on aujourd’hui ? 

En somme, il s’agira de dresser un bilan sur les revues scientifiques aujourd’hui, en montrant leur évolution et en présentant des pratiques innovantes, avec une approche à la fois historique et pratique.

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